TCA's recovery ou perte de poids saine

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Boulimie : Les trucs qui m'aident

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Hors-ligne
Bonjour à tou(te)s,

Je suis désolée de ne plus être présente en ce moment, mais j'essaye de décrocher avec tout ce qui est TCA. Je continue à vous lire malgré tout. Je voulais juste intervenir un coup pour partager certaines choses qui m'aident en me disant que peut être ça aidera quelqu'un d'autre un jour.
Déjà pour commencer j'ai décidé de me reprendre en main parce que niveau santé mentale j'étais descendue assez bas, j'en ai parlé avec ma mère, vu un psy, et là les mots sont tombés "anorexique/boulimique" et ça m'a fait un électrochoc. Je ne peux pas lutter contre ça, ça fait partie de moi, par contre ce que je peux faire c'est lutter pour m'en sortir et c'est ce que je fais ces derniers temps.

En étudiant un peu le sujet, j'ai découvert qu'il y avait 2 types de personnes : celles qui prennent plaisir à la restriction alimentaire, au jeûne, qui sécrètent des hormones du plaisir grâce à ça ; et celles qui au contraire vont se sentir vides à cause de cette restriction qu'elles s'imposent et donc la boulimie va être là les remplir, mais la culpabilité va faire repartir sur l'anorexie etc et c'est un cercle vicieux. On va pas se mentir, toutes les personnes anorexiques que je connaisse aimeraient "quitte à choisir entre 2 maux" être anorexique restrictive pure et dure, personne ne veut être anorexique/boulimique. Toutes celles qui ont ce côté boulimique le rejettent aussi loin qu'elles le peuvent, parce que c'est perdre le contrôle là où au contraire on souhaite plus que tout contrôler.
Mon premier défi a été celui ci : accepter mon côté boulimique. Je ne ferais jamais parti de ces anorexiques restrictives pures. La privation me dirigera forcément vers la compulsion. Et plus je tenterai de le maîtriser, plus j'essayerai de me changer, et plus les crises sont incontrôlables, parce que c'est en moi, je suis comme ça, ça ne se change pas, et si je le dénie ça ressort encore plus intensément.

Une fois ce côté boulimique accepté, il a fallu travailler dessus et personnellement la meditation m'a beaucoup aidé. J'ai notamment entamé un programme "Stress alimentaire" pour tout ce qui est compulsion alimentaire justement, et dedans il y a plein de choses intéressantes : ressentir ses émotions, ses sensations dans son corps, chercher quel lien nous entretenons avec la nourriture depuis notre enfance etc.
Et ce qui m'a le plus aidé dans ce programme, c'est ce conseil tout simple : quand on sent la compulsion arriver, quand on se dirige vers la nourriture, faire une pause de 3 min. Juste 3 min, pas moins, pas plus. Pendant ses 3 min on reste à l'ecoute totale de ses émotions et de ses sensations corporelles (les tensions, où elles se situent dans le corps, accepter les tensions, respirer, pleurer si on en a besoin, hurler (silencieusement) si besoin, laisser sortir tout ce qui est là). Après ses 3 min, on prend ce qu'on comptait prendre à manger, même si on en ressent plus le besoin, on le mange quand même. Mais en étant pleinement conscient, pas en allant le plus vite possible par dégoût de nous même, il faut prendre le temps. Une bouchée, on mastique, on sent le goût de l'aliment, on le sent descendre de sa gorge jusqu'à l'estomac, et là seulement on reprend une bouchée. Toutes les pensées (trop gras, trop sucré, trop calorique, je me degoute etc etc), on cherche pas a les faire taire, on les écoute, on les entend, on les laisse s'exprimer, et quand on ne veut plus manger on s'arrête. Ça fait mal d'entendre toutes ces pensées, c'est très éprouvant, mais il faut se dire qu'objectivement parlant on a jamais vu quelqu'un mourir de culpabilité, on a jamais vu de corps brisé littéralement en mille morceaux à cause de la honte. Il faut voir à quel point on a l'impression se briser, de ne pas pouvoir supporter cette douleur 1 seconde de plus, et pourtant notre corps est là, il est intact, il resiste malgré la tempête qui gronde dans notre tête. Il résistera à la culpabilité, malgré ce que nous dit notre tête. Et même, une fois que toute cette tempête se sera levée, terrifiante, effrayante, les pensées vont partir. On va se concentrer sur autre chose, parce que l'heure tourne et qu'on a d'autres choses a faire. On pense à un milliard de choses sans arrêt, on ressent mille émotions dans une journée, mais notre corps résiste, stoïque, à tout ce qui se passe dans notre tête, il en est de même lors d'une compulsion.

Pour moi, d'accepter tout ça, de faire tout ça, de m'entraîner à tout ça (parce que c'est de l'entraînement, tout ne se fait pas simplement en une seule fois), ça m'a permis de me réconcilier avec les crises de boulimie et par la meme occasion elles se sont espacées. Je les ai entendues, écoutées, comprises, et elles sont donc moins présentes, voire quasi absentes. Ça reste en moi, il faut l'accepter, mais je sais comment les gérer maintenant.
Peut être que ça marchera sur quelqu'un d'autre également un jour. Je le souhaite en tout cas.

Prenez tou(te)s bien soin de vous <3
27 ans / 1m62 / Objectif : 50 kg

79 appréciations
Hors-ligne
Merci pour ce partage ! C'est très inspirant :) 
25 ans / 57 kg / 167 cm
objectif : aller mieux
Borderline / Boulimie

2844 appréciations
Hors-ligne
Coucou !
Merci beaucoup pour ce partage, c'est très courageux à toi. Je suis contente d'avoir des nouvelles !
Prends bien soin de toi, et continue comme ça !
21 ans / 150cm / 40.9kg
Objectif : Être bien dans mon corps / Moins de 40kg
Anorexie mentale (10 ans de maladie 10/2022) / Non vomitive / Diagnostiquée
Ehlers-Danlos / Fibromyalgie / Endométriose / Acrocyanose
Je ne connaîtrais pas la peur, car
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